Dans une tribune au Figaro le 11 décembre 2007, Calixthe Beyala a dressé une ode à Khadafi. On peut y lire :
''"Le colonel Kadhafi est un homme hautement respecté dans son pays et en Afrique. Ce respect n’est pas lié, comme aiment à le clamer les langues chagrines, aux pétrodollars, dont, dit-on, la Libye regorge, mais à ses actions. Il a été de tous les combats de libération des peuples opprimés. Les combattants de l’ANC en Afrique du Sud ont été heureux de le compter parmi leurs plus grands soutiens, et les Noirs maltraités de l’ancienne Rhodésie lui doivent un morceau de leur accession à l’indépendance. Autour de sa personnalité se cristallisent les mille espoirs de l’Afrique de demain, celle qui aspire au bien-être, celle qui veut compter et compte déjà dans le concert des Nations, celle qui, pleine d’espoir et dont les yeux sont braqués sur l’horizon 2015, attend impatiemment que se confirme la création des États-Unis d’Afrique, cette organisation qui la verra plus forte, plus unie, plus que jamais pacifiée.
Oui, Kadhafi en est un des symboles forts, il en est ainsi, et pour moi qui ai visité à maintes reprises la Libye, je n’y ai point vu de peuple opprimé tel que décrit dans la presse, je n’ai point rencontré d’homme affamé, mourant sur les trottoirs. Tout au contraire, j’ai été dans des hôpitaux gratuits, ultramodernes, où chaque ci toyen avait accès aux soins ; j’ai rencontré des hommes heureux de me dire qu’à vingt-cinq ans, chacun d’entre eux avait automatiquement droit à un appartement climatisé avec eau et électricité ; j’ai rencontré des jeunes femmes rieuses, voilées certes, mais souriantes, car, grâce à Kadhafi, elles fréquentent de plus en plus les universités, elles sont avocates, femmes d’affaires, médecins, mal gré le courroux des chefs religieux, qui voient leur pouvoir s’effriter face à cet homme qui a donné une place importante aux femmes dans un pays musulman ; ce n’est pas moi qui le dis, mais les statistiques des Nations unies soulignent qu’au pays du Guide, un fonctionnaire sur cinq est une femme. J’y ai vu de magnifiques avenues, des enfants scolarisés, je n’y ai pas vu de Libyens faisant la queue devant les ambassades étrangères pour y quémander un visa, afin de fuir leur terre. Bien sûr qu’il traîne comme tout un chacun des scories, mais cela mé rite-t-il un tel déchaînement de haine, d’anathèmes ? Pour ma part, je n’ai malheureusement pas vu, à la courte échelle de ma vie, un pays parfaitement démocrate, égalitaire ou du moins pratiquant une équité sans faille."''
Au sujet des protestations de Rama Yade, elle écrit préférer : "entendre Rama Yade, notre jolie sous-ministresse aux Droits de l’homme, tenir des propos aussi insultants contre la Chine et plus particulièrement la Russie. C’est curieux, mais on a la désagréable impression qu’elle ne retrouve sa langue que lorsqu’il s’agit de l’Afrique. Curieux !"
Elle est en revanche beaucoup plus séduite par le discours de Nicolas Sarkozy : "Je me suis toujours opposée aux discours de Sarkozy relatifs à l’Afrique. Voilà qu’il me plaît qu’il reçoive le colonel Kadhafi avec les honneurs dignes de son rang. Voilà qui me fait sourire. Voilà qui me met quelque baume au cœur. Voilà qui apaise quelque peu les relations France-Afrique. Voilà qui réconcilie quelque peu, juste un petit peu, les Afro-Français avec leur nouveau président."